Editorial de la Semaine

Vivre notre mort 

L’homme a été créé pour vivre et non pour mourir. Certes, nous passerons tous par la mort, mais avec le Christ, elle a un sens grâce au mystère de la Croix. Depuis des années, on nous cache la mort ; et voilà que le suicide assisté risque de s’inscrire dans notre législation ! On ne peut pas nous voler notre mort ; elle fait partie de la vie. Sainte Thérèse de Lisieux se demande comment elle va faire pour mourir ; Bernanos fut touché par ce mot d’enfant ! 

Comment vivre chrétiennement sa mort ? 

Certains la vivent comme une fatalité : « Il faut bien mourir ! » 

Mais alors, où est notre liberté ? « C’était écrit ! », alors nous sommes dans la tragédie ; dès notre naissance, nous sommes condamnés à mourir ! 

Depuis le Vendredi Saint, la mort chrétienne est devenue un lieu où le disciple engage sa liberté intérieure : « Me voici Seigneur, je viens faire ta volonté ». La mort devient alors une ouverture à la vie qui ne meurt plus. Certains ont peur de l’agonie et je les comprends ! Souffrir pour souffrir n’apporte rien et les soins palliatifs sont là pour nous permettre de retrouver la paix. 

La vie est un combat et l’agonie est un combat ! Tout au long de mon ministère, j’ai accompagné des malades en fin de vie ; ils ont demandé le sacrement des malades qui les a pacifiés et les a préparés à cette rencontre avec notre Dieu si riche en miséricorde. 

Je ne veux pas qu’on me vole ma mort, car elle récapitulera toute ma vie et j’espère que je pourrai terminer en disant, comme le curé de campagne « Tout est grâce ! » ou comme le pape Benoît XVI : « Jésus, je t’aime ! » 

Voilà de belles morts ! 

Mgr Patrick Chauvet